PHONÉTIQUE CORRECTIVE EN FLE
MÉTHODE VERBO-TONALE

RESSOURCE UOH : Glossaire1

A - C - D - E - F - G - H - I - K - L - M - N - O - P - R - S - T

Note pour les lecteurs :

Vous trouverez ici un glossaire à propos de certaines notions contenues dans la ressource. Les définitions se veulent les plus simples et accessibles possible. Elles n'ont donc pas la prétention d'être exhaustives, mais uniquement de permettre une bonne compréhension de la ressource.

Chaque item se présente ainsi : le terme qui va être défini est suivi entre parenthèses du domaine ou des domaines scientifiques auxquels le terme se rapporte.

Les définitions transmettent l'essentiel sur le terme, avant d'être complétées par des renvois à d'autre termes du glossaire ou/et l'intérêt que porte la MVT à la notion définie.

Enfin, les termes suivis d'une astérisque sont définis dans le glossaire.


A


Abrégeante (MVT) :

- Se dit d'une consonne, qui, en coda d'une syllabe (soit C2 dans C1-V-C2), a la caractéristique (de rendre la voyelle V plus courte/de raccourcir la durée de la voyelle V).

- S'oppose à allongeante*.

- En MVT, cette propriété peut être utilisée pour corriger les diphtongues* (qui sont des voyelles ayant tendance à s'étirer en terme de durée).


Accent (prosodie) :

- L'accent marque une syllabe par une proéminence/une saillance en terme de hauteur (pic de fréquence fondamentale*) ET/OU en terme de durée (allongement).

- Le système accentuel du français comporte, dans les descriptions traditionnelles, un accent primaire*, un accent secondaire* et un accent rhétorique (facultatif, hors système).


Accent primaire ou accent final (prosodie) :

- Accent qui marque la fin du groupe rythmique*, essentiel dans le système français. Il se manifeste généralement par un allongement de la syllabe, et une proéminence de *fréquence fondamentale. La variation d'intensité reste négligeable.


Accent secondaire ou accent initial (prosodie) :

- Accent qui marque certaines syllabes dans des groupes rythmiques* longs. Il ne peut être concomitant à l'accent primaire* et servirait à mieux découper certains groupes rythmiques.

- Physiquement, il se traduit par une proéminence de fréquence fondamentale*. Les variations de durée et d'intensité restent négligeables.

- Parfois décrit comme inexistant ou facultatif, certains chercheurs l'intègrent cependant au système prosodique du français et se posent de nombreuses questions quant à son rôle dans le système.


Accentuation cf. Accent (prosodie)

 

Affriquée (phonétique articulatoire)

- Terme qualifiant une consonne dont l'articulation combine une occlusion* (fermeture totale du conduit vocal) suivi d'une constriction* (rétrécissement du conduit vocal).

- Par exemple : match /mat/, joker /dok/, patch /pat/, axe /aks/


Aigu (terme perceptif)

- Terme subjectif pour qualifier un son dont la fréquence* est plus élevée que celle d'un autre son.

- Grave* en est l'inverse.


Aire de dispersion (phonétique acoustique et perceptive)

- Espace dans lequel un locuteur perçoit et catégorise (voir : perception catégorielle*) un son en particulier. Soit, l'espace dans lequel il est possible pour un locuteur d'une langue de reconnaître un son donné.

- L'aire de dispersion illustre -sur le plan de la production- l'irreproductibilité des sons de parole : un même locuteur enregistrant plusieurs fois la même voyelle n'obtiendra jamais les mêmes valeurs formantiques (voir : formant*).

- En MVT, on utilise le fait que les aires de dispersion de deux sons proches se recouvrent pour "glisser" petit à petit d'un son vers l'autre.

- En exemple :

Les valeurs données sont en Hertz*. Un locuteur et une locutrice ont enregistré le son [a] dans différents contextes (isolé, en initiale de mot, au milieu d'un mot et en finale de mot).

Glo_aire_dispersion


Allongeante (MVT):

- Se dit d'une consonne, qui, en coda d'une syllabe (soit C2 dans C1-V-C2) a la caractéristique de permettre à la voyelle de s'étendre en terme de durée.

S'oppose à abrégeante*.


Allophone (phonétique)

- Se dit d'un phonème dont plusieurs réalisations sont possibles sans qu'un locuteur les différencie. On peut penser aux différentes réalisations du son /ʁ/ en fonction des accents régionaux, par exemple.

- Cependant, on peut aussi considérer qu'un même locuteur produit en permanence des allophones de tous les phonèmes de la langue, puisque la plasticité des organes de la parole empêche une reproduction à l'identique des phonèmes*.


Amuïssement (production phonétique) :

- Fait de ne pas prononcer certains phonèmes qui devraient normalement se prononcer.

- Exemple : petit réalisé [pti], peut-être réalisé [ptɛtʁ]


Antérieur (phonétique articulatoire)

- Lieu d'articulation des sons à l'avant de la bouche (du côté du palais dur)


Aspirée (phonétique articulatoire)

- L'aspiration s'ajoute à l'articulation d'une consonne, en produisant un souffle. Ce souffle résulte de la position ouverte des cordes vocales et produit un surcroît de tension*.

- Une consonne aspirée est plus tendue* (T+) que sa consonne équivalente sans aspiration : par exemple, une occlusive* aspirée est plus tendue qu'une occlusive.


Assimilation (phonétique combinatoire)

Tendance d'un son à prendre certaines caractéristiques d'un son voisin dont il subit l'influence, voire à devenir identique à lui. Par ex. une consonne sonore s'assourdit devant une sourde : absent se prononce [apsɑ̃] ; une consonne sourde se sonorise devant une sonore : examen se prononce [egzamɛ̃].


Audiométrie

- L'audiométrie vise à déterminer les capacités auditives d'une personne. Les tests audiométriques sont généralement effectués par des praticiens comme les ORL, pour observer quelles sont les fréquences perçues -ou non- par l'oreille du patient, afin de lui proposer une remédiation adaptée.

- L'audiométrie verbo-tonale va -elle- chercher à déterminer quelles bandes de fréquences sont favorables à la perception des sons par un mal entendant, quelle zone est optimale pour la perception.


AXES (TENSION et CLAIR/SOMBRE)


Axe (clair/sombre) (terme perceptif)

- Axe selon lequel on classe les phonèmes en fonction de l'impression délivrée par le timbre* des sons. On qualifiera de "clair" un son qui semble favorable aux fréquences hautes du spectre, et on appellera "sombre" un son qui semble favorable aux fréquences basses.

- En MVT, il est important de connaître le classement des sons sur cet axe pour

- diagnostiquer des erreurs de production des voyelles (C+ : le son produit est trop clair* ; C - : le son produit est trop sombre*)

- pouvoir utiliser le procédé dit des "entourages facilitants". (Soit la syllabe C1-V-C2, où la consonne C1 a la propriété d'influencer le timbre de la voyelle V)


Axe (tension) (physiologie de la parole)

- Axe selon lequel on classe les phonèmes en fonction de la tension*, c'est à dire en fonction de l'énergie dépensée pour produire les sons. Les erreurs de production phonétiques sont souvent dûes à un mauvais dosage au niveau de la tension.

- On notera T+ une production trop "tendue" (/z/ réalisé [s])

- On notera T- une production pas assez "tendue" (/s/ réalisé [z])

- En MVT, il est primordial de connaître le classement des phonèmes sur l'axe de la tension pour pouvoir être opératoire, les procédés de correction ainsi que le diagnostic de l'erreur reposant sur ces classifications.


C


Cavités supraglottiques (physiologie de la parole)

- Les cavités supra-glottiques correspondent aux résonateurs au delà des cordes vocales. Ceux-ci constituent un espace en trois dimensions, modulé par les organes articulateurs.

- On distingue :

- la cavité buccale (luette fermée), l'air sort uniquement par la bouche. Forme de la cavité modulée par la position de la langue et des lèvres, sur les dents et le palais dur ou mou.

- la cavité nasale (luette ouverte), l'air sort par la bouche et le nez.

- la cavité pharyngale (pas utilisée en français).

- Equivalent à résonateur* (phonétique acoustique)


Coarticulation (production de la parole)

- La coarticulation renvoie au fait que les sons de parole sont produit de manière continue, c'est à dire qu'il n'y a pas de pause entre une consonne et une voyelle. Nous articulons plusieurs sons en même temps, dans un jeu de chevauchement et de compensation articulatoire.

- En d'autres termes, les schémas d'articulation que l'on peut trouver dans les livres de phonétique ne sont valables que pour des sons isolés : la position des articulateurs varie en fonction de la chaîne phonémique.

- Pour vous rendre compte de ce phénomène, essayez de prononcer /su/ et /si/. Vous constaterez que la position de vos lèvres n'est pas la même, le son /s/ a pourtant bien été prononcé dans les deux cas.


Composition spectrale (phonétique acoustique)

- La composition spectrale dépend des différentes bandes de fréquences amplifiées (formants*) dans un son. En termes perceptifs, la composition spectrale donne le timbre* d'un son (clair pour les fréquences hautes, sombre pour les fréquences basses).


Crible phonologique

- Métaphore développée pour symboliser le système cognitif mis en place pour percevoir une langue : celui-ci agirait comme un filtre, dont le crible dépend des caractéristiques pertinentes pour la L1. En d'autres termes, c'est un système dédié à la perception du langage, facilitateur pour la L1, posant problème pour la L2, celle-ci étant perçue sur le filtre de la L1.

- En MVT, on considère que le crible phonologique, de par son fonctionnement, est impliqué dans l'erreur phonétique de l'apprenant.


D


Diphtonguée (phonétique acoustique)

- Phonème* vocalique (voyelle) dont l'articulation instable au cours de l'émission provoque un changement de timbre*. Les francophones ont tendance à entendre deux voyelles distinctes, là où il n'y a en réalité qu'un phonème* pour les locuteurs dont la langue comprend des diphtongues.

- Dans la classification faite par la MVT, les voyelles diphtonguées sont moins tendues que les monophtongues*.

 

Débit (prosodie)

- Le débit se mesure en divisant le nombre de syllabes d'un énoncé par la durée (en secondes) de l'énoncé. Le résultat de ce rapport équivaut à une mesure de la rapidité de prononciation du locuteur.

- En MVT, on retiendra qu'un débit élevé est favorable à une tension* élevée, et inversement pour un débit plus lent.

E


Explosive (phonétique perceptive)

- Consonne dont l'articulation se fait par un contact entre l'articulateur supérieur et l'articulateur inférieur, arrêtant brièvement le flux d'air, puis le libérant soudainement, produisant une impression d'explosion quant on la perçoit.

- Equivaut à occlusive* en termes articulatoires.


F


Formant (phonétique acoustique)

- Bande de fréquences amplifiées dans le signal de parole. La hauteur des différents formants d'une voyelle caractérisent sa signature acoustique. On appelle cette signature acoustique "composition spectrale*".


Fréquence (physique)

- La fréquence est une unité de mesure physique qui équivaut au nombre d'oscillations d'une onde dans le temps, ramené à la seconde.

- La fréquence s'exprime en Hertz* (Hz)


Fréquence fondamentale (phonétique acoustique)

- C'est la fréquence la plus basse d'une voix, soit le son brut produit au niveau des cordes vocales. Cette fréquence correspond à l'harmonique à partir de laquelle on calcule les harmoniques suivantes.

- La fréquence fondamentale est notée "F0".

- En phonétique acoustique, la variation de fréquence fondamentale permet de visualiser la courbe intonative.


Fricative (phonétique perceptive)

- Consonne produisant une impression de friction, dont l'articulation se fait par un rapprochement des articulateurs inférieur et supérieur, mais ne bloquant pas le flux d'air.

- En termes articulatoires, équivaut à constrictive.


G


Archiphonème

- Du grec "archi", préfixe qui marque la prééminence et de phonème*.

- Un archiphonème regroupe au moins deux phonèmes qu'on distingue en temps normal, mais dont la distinction peut ne plus être nécessaire. Exemple de /A/ dans "patte" et "pâte".

- Pour une description précise de la langue (étude phonologique ou sociolinguistique, par exemple), il serait nécessaire de faire la distinction entre ces deux /A/ ; en travail de correction phonétique, on s'abstiendra de la faire...

 

Grave (perception du son)

- Terme subjectif pour qualifier un son dont la fréquence* est moins élevée que celle d'un autre son.

- Aigu* en est l'inverse.


Groupe Rythmique (parole)

- Regroupement syllabique se terminant par un accent primaire*. La segmentation rythmique permet de désambiguïser certaines chaînes sonores. Elle a aussi un effet structurant. Par exemple, la chaîne sonore /iletenɔʁmemãbɛt/ peut se découper de plusieurs façons :

- « Il est ténor, mais m'embête »

- « Il est énormément bête »

- « Il est énorme et m'embête ».

- A l'oral, en parole spontanée, les groupements rythmiques sont très souvent brefs, alors qu'en lecture, ceux-ci sont plus longs et reflètent la ponctuation


H


Hauteur (notion perceptive)

- La hauteur est une notion subjective retranscrivant la perception de la fréquence des signaux acoustiques.

- A contrario, la fréquence peut se mesurer objectivement, grâce à certains moyens techniques (accordeur en musique, logiciel de traitement du signal en phonétique acoustique).


Hertz (unité physique)

- Unité donnant le nombre d'oscillation d'une onde au cours du temps (fréquence*).

- 1 Hertz (Hz) est égal à une oscillation dans une seconde


I


Intonation (prosodie)

- L'intonation est une composante du système prosodique*.

- On la qualifie souvent de mélodie et c'est également un des premiers éléments que l'on arrive à entendre d'une langue étrangère.

- En termes acoustiques, l'intonation correspond à la variation de la fréquence fondamentale* dans le temps.

- Les schèmes intonatifs d'une langue sont particuliers et véhiculent du sens au delà du contenu lexical. Question versus affirmation, ironie versus franchise, etc.


Intonème (prosodie)

- Patron intonatif, schéma mélodique distinctif. Delattre a été le premier à montrer que l'intonation dans une langue donnée était constituée d'un nombre limité d'intonèmes qui entrainent des sens différents quand on pratique le test de commutation consistant à les substituer les uns aux autres dans la chaine sonore. Les intonèmes sont donc des unités discrètes.


K


Kinésique

- De l'étude de la faculté du mouvement du corps dans sa globalité, en englobant son caractère culturel.

- Voir aussi : macro-motricité*.

 

Kinesthésie cf. proprioception

L


Labial ou labialisé (phonétique articulatoire)

- Se dit d'une voyelle dont l'articulation fait intervenir les lèvres, par exemple en les arrondissant ou en les étirant.


Leçon zéro (didactique)

- Première prise de contact avec un groupe, au cours de laquelle on évoque la manière dont le cours va se dérouler.

- Lors d'une leçon zéro en MVT, on indique à l'apprenant les grands principes de la méthode et la manière dont on va procéder.


Lieu d'articulation (voyelles) ou point d'articulation (consonnes) (phonétique articulatoire)

- Il indique quels articulateurs sont impliqués dans la production d'un son. On trouve dans l'ordre l'articulateur inférieur puis l'articulateur supérieur

Bilabiale : les deux lèvres

Labiodental : la lèvre inférieure et les dents

Apicodentale : l'apex (pointe de la langue) et les dents

Apico-alvéolaire : l'apex et les alvéoles du palais proches des dents

Prépalatale : la langue proche de l'avant du palais dur

Médiopalatale : la langue et le milieu du palais

Dorsovélaire : le dos de la langue et le voile du palais (vélum ou palais mou)

- Le point d'articulation donne des indications sur la tension d'un son. En effet, plus le point d'articulation est situé à l'avant de la bouche, plus le son produit sera tendu.

-On fait la distinction entre « lieu » (pour les voyelles) et « point » d'articulation (pour les consonnes) car l'articulation des consonnes se fait en un point précis de la bouche.

lieu articulation

Logatome (linguistique)

- suite sonore de type dadada ou lalala dont on exclut le sens pour en faire ressortir la musicalité, soient les éléments prosodiques (ou suprasegmentaux).

- En MVT, le logatome sert de procédé de correction des paramètres prosodiques (intonation, accent). On peut aussi le donner en amorce, avant la répétition de la phrase.

- On peut produire différentes sortes de logatomes.


Luette ou uvule (latin : uvula) (physiologie)

- Petit organe mobile à l'arrière du palais mou du palais, obstruant le passage vers les fosses nasales quand il est relevé.

- Quand la luette est en position abaissée, l'air s'échappe par le résonateur nasal et assure la production de consonnes et de voyelles nasales.


M


Macro-motricité (MVT)

- Ce terme renvoie à la gestuelle globale, c'est à dire le corps en action. Lorsque nous parlons, nous engageons en effet l'ensemble de notre corps dans des moments alternatifs de tension et de détente.

- La macro-motricité est naturellement associée à l'organisation prosodique de la parole.

- Le praticien en MVT donne des indications à l'apprenant à ce niveau en faisant des gestes de tension ou de détente du corps.

 

Mélodie (métaphore prosodique) cf. intonation (prosodie)

 

Mémoire de travail (MDT) (psycholinguistique)

Système de stockage temporaire de l'information (ici sonore) afin qu'elle soit traitée activement. La MDT ne peut traiter qu'un nombre limité d'informations, 3 ou 4 éléments (ici des syllabes) sinon elle sature. L'information n'est disponible que peu de temps (environ 2 secondes pour les sons) avant d'être effacée (d'où parfois l'appellation de mémoire à court terme). Par contre, la boucle de récapitulation articulatoire maintient l'information sonore active à condition que les répétitions successives s'effectuent avant l'écoulement des 2 secondes. Le travail de correction MVT en utilisant divers procédés tient compte de cette particularité.


Mémoire à long terme (MLT) (psycholinguistique)

Mémoire permanente d'une capacité théoriquement illimitée contenant l'ensemble des connaissances d'un individu.

 

Micro-motricité (physiologie de la parole)

- Ce terme renvoie à la gestualité fine, spécialisée et quasi-invisible, spécifique des organes dits de la phonation. C'est une gestualité syllinguistique*, c'est-à-dire qu'elle accompagne nécessairement la production de la parole. Les moments de tension et de détente sont synchrones à ceux produits au niveau plus global de la micro-motricité.

- Contrairement à la méthode dite "articulatoire", la MVT ne donne pas d'information explicite à l'apprenant pour ce niveau.


Mi-occlusive (phonétique articulatoire)

- voir "affriquée"


Mode d'articulation

- Indique (en plus du point d'articulation) la manière dont on produit un son de parole.

Occlusion : les articulateurs bloquent le flux d'air

Constriction : les articulateurs se resserrent et rendent le chenal vocal plus étroit

Glissement (en anglais : glide) : mode d'articulation des semi-consonnes


Non-voisé : les cordes vocales sont ouvertes et ne vibrent pas

Voisé : les cordes vocales vibrent

Nasales : de l'air sort par la cavité nasale uniquement (consonnes), les fosses nasales et la bouche (voyelles)

Latéral : une occlusion se produit, mais elle n'est pas complète et l'air passe par les côtés

Vibrante : de brève occlusions se produisent mais ne sont pas tenues, donnant l'impression d'une vibration

- Voir l'item : lieu ou point d'articulation* pour un tableau synthétique des consonnes du français.


Monophtongue (phonétique articulatoire)

- Opposé à diphtongue.

- Il s'agit d'une voyelle dont la zone d'articulation n'est pas modifiée et dont le timbre reste stable en raison de la tension des organes phonatoires durant l'émission du son considéré.

- Toutes les voyelles du français sont des monophtongues.


N


Nasale (voyelle)

- Les voyelles nasales sont très spécifiques au français.

- Elles sont produites lorsque la luette est abaissée, laissant passer le flux d'air par la cavité buccale et la cavité nasale en même temps.


O


Octave (rapport entre deux son)

- Doublement de la fréquence d'un son permettant de le percevoir comme quasi similaire mais d'une hauteur différente.


Optimale (verbo-tonal)

- On qualifie d'optimales d'une langue, les bandes de fréquences privilégiées pour la perception de celle-ci. Ainsi, selon les théories de P. Guberina, chaque langue, et chaque son de chaque langue serait mieux perçu par les locuteurs de cette langue, s'ils sont produits dans cette bande de fréquence optimale.


P


Perception

- Ensemble du dispositif permettant de recevoir et de décoder ce qui nous entoure et nous affecte, dont le signal de parole.

- La MVT situe l'erreur phonétique sur le plan perceptif : si nous faisons des erreurs phonétiques, c'est que nous entendrions mal les sons des langues autres que la nôtre. (voir crible phonologique).


Perception catégorielle (cognition)

- Concept selon lequel l'humain aurait tendance à découper les éléments du monde selon des catégories. En faisant cela, nous pourrions appréhender le monde dans sa globalité, selon les traits réguliers utilisés pour décrire les catégories (par exemple : chien) avant d'affiner celles-ci (chien : teckel, labrador ?).

- Nous percevrions également la parole par le filtre de catégories. Ces catégories pourraient être affectées par le crible phonologique, d'où une perception potentiellement erronée des sons de L2.


Phonétique (trois grands domaines)

- La phonétique est une étude scientifique des sons qui composent les langues. On peut la diviser en différents grands domaines qui s'entrecroisent. Nous en retiendrons trois :

- Phonétique Articulatoire : c'est l'étude de la production des sons au niveau physiologique. A partir de cette étude, les phonéticiens peuvent proposer des classifications des sons en fonction des différents traits qui les composent (c'est à dire la manière dont ils sont articulés.

- Phonétique Acoustique : l'objet d'étude de la phonétique acoustique est le signal même de parole. Celui-ci est envisagé comme un objet physique, dont les propriétés sont mesurables (fréquences, intensité, durée...).

- Phonétique Perceptive : ce dernier domaine de l'étude phonétique s'intéresse à la perception du signal de parole. Cette discipline tente de répondre à des questions particulièrement ardues. Par exemple : comment arrivons-nous à comprendre la parole, bien que le signal de parole soit changeant, quels mécanismes (physiologiques et surtout cognitifs) permettent à l'humain d'encoder et de décoder le signal de parole ?


Phonème (phonologie)

- Unité sonore et distinctive minimale (c'est à dire, qu'on peut opposer les unes aux autres) correspondant aux consonnes et aux voyelles d'une langue : /ba/ vs. /da/, /ba/ vs. /bi/. Les phonèmes ne prennent de sens qu'en étant combinés entre eux pour former des unités plus grandes.


Postérieur (phonétique articulatoire)

- Lieu d'articulation des phonèmes vocaliques, au fond de la bouche (à partir du palais mou)

- Opposé à antérieur*.


Pression aérique (physiologie)

- Intensité du flux d'air propulsé par les organes respiratoires (poumons et muscles de la cage thoracique)


Proprioception (physiologie/cognition)

- Ensemble du dispositif corporel impliqué dans la perception de l'environnement, regroupant les récepteurs corporels (capteurs internes et externes), les centres nerveux, etc.

- La proprioception englobe aussi bien la perception de la chaleur, du son (notamment les fréquences très basses) que des sensation de stress (comme la « boule au ventre », par exemple).


Prosodie (linguistique)

- La prosodie correspond aux éléments de la parole qui se situent au dessus du niveau des phonèmes*. On trouve souvent le terme d'éléments suprasegmentaux (par opposition aux phonèmes qui sont les éléments segmentaux.)

- La prosodie est donc un système linguistique inséparable de la production orale. Le système prosodique est constitué de trois sous-systèmes en interaction constante : l'accentuation*, l'intonation* et le rythme*.

- Cet ensemble de systèmes structure le langage oral tout en contenant des informations d'ordre sémantique.


Proxémie ou proxémique

- Etude de l'espace entre les personnes et de sa signification, susceptible de varier d'une culture à l'autre.

-Par exemple : certaines cultures tolèrent une distance proche entre deux locuteurs, même s'ils n'entretiennent pas de relation privée.


Psycholinguistique (discipline)

- Etude des processus cognitifs de traitement du langage : perception, compréhension, production, en modalité orale et écrite.

- Il s'agit d'une discipline ressource pour la MVT


Psychologie cognitive (discipline)

- Branche de la psychologie qui s'intéresse aux mécanismes du traitement cérébral de l'information.

- Il s'agit aussi d'une discipline ressource pour la MVT.


R


Représentation mentale

- Les représentations mentales sont les images ou concepts intériorisés à un niveau cognitif. Elles sont fonction de l'expérience d'un individu et font partie de ses connaissances.

- Selon les modèles, celles-ci seraient soient des prototypes (où un concept renverrait à une forme canonique) soit des exemplaires (où un concept renverrait à de multiples exemplaires plutôt qu'un unique prototype). Au niveau linguistique, nous pourrions ainsi avoir une représentation unique (prototype) d'une chaîne sonore ou bien de multiples représentations (exemplaires) d'une même chaîne sonore.


Résonateur (phonétique acoustique)

- Voir cavités supra-glottiques*.


Rythme (prosodie)

- Le rythme est une composante de la prosodie*, au même titre que l'accentuation* et l'intonation*.

- Astésano (2001) le définit comme « l'organisation temporelle des proéminences ». Dans cette optique, on peut également le définir par trois mots clés :

- la périodicité : il est caractérisé par le retour des mêmes schémas rythmiques.

- la temporalité : le rythme se produit sur l'axe du temps

- la structuration : en fonction de la langue, celle-ci est très précise et obéit à différentes règles.


S


SGAV (didactique)

- Acronyme pour Structuro Global Audio Visuel

- Courant méthodologique développé Par P. Guberina et P. Rivenc dans les années 50-70, qui préconisait notamment

- une priorité à la langue parlée,

- une grammaire inductive,

- une progression soigneusement planifiée,

- une méthodologie rigoureuse s'appuyant sur un corps de connaissances disponibles à cette époque

cela dans le but de mieux structurer le système de la L2 et de l'ancrer dans des situations de communication concrètes.

La méthodologie SGAV a donné trois méthodes emblématiques qui ont très fortement marqué leur époque dans l'univers du FLE : Voix et Images de France (1960) ; De Vive Voix (1972) ; Archipel (1982). Des méthodes SGAV ont été crées pour 11 langues.

Selon ses promoteurs SGAV et MVT sont indissociables.


Sonore (phonétique perceptive)

- Equivalent, en termes perceptifs, du mode d'articulation voisé, soit, avec vibration des cordes vocales.


Sonorité (physique ou musique)

- Physique : intensité du son (valeur en décibel, dB)

- Musique : ensemble des caractères d'un son, caractérisable, en impressions de hauteur, d'intensité, de timbre, de coloration.


Sourde (phonétique perceptive)

- Equivalent, en termes perceptifs, du mode d'articulation non-voisé, soit, sans vibration des cordes vocales.


Structuro-global

- Conception selon laquelle les items sont structurés à leur niveau propre tout en étant inclus dans un système global.

- Ainsi, à l'oral, les mots sont structurés dans des phrases, qui elles mêmes sont soumises à des structures plus globales (l'ensemble du discours, ou la


Surdité phonologique

- La surdité phonologique serait le fait de ne pas arriver à percevoir correctement les sons d'une langue étrangère. Elle serait donc la conséquence du crible phonologique*.

- Ce phénomène est considéré, en MVT, comme la source des erreurs phonétiques.


Syllinguistique

- Qui accompagne nécessairement la parole.


T


Tension (physiologie de la parole)

- La tension est l'énergie neuromusculaire nécessaire à la production d'un son. En d'autres termes, il s'agit de l'intensité de l'effort à fournir pour produire un son donné, cette intensité se traduisant par des mouvements articulatoires particuliers.

- Par exemple, bloquer complètement le flux d'air pour produire une occlusive* demande plus d'effort que de simplement réduire la taille du chenal vocal pour produire une constrictive*.

- Notons également que la tension se produit au niveau de la macro-motricité* (le corps entier) ET au niveau de la micro-motricité* (les organes dédiés à la production du langage).

- La MVT porte un intérêt très grand à la tension, dans la mesure où de nombreuses erreurs de production ont pour cause un mauvais dosage de la tension. (voir Axe de la tension*).


Timbre (phonétique acoustique)

- Le timbre est une manière de qualifier la signature acoustique d'un son (voir : composition spectrale*). On peut donc considérer que le timbre d'un son dépend des formants* qui le composent.

- Un timbre qui favorise plutôt les fréquences hautes sera dit « clair » (C+), tandis qu'un timbre favorisant les fréquences basses sera dit « sombre » (C-). (Voir : Axe clair/sombre*)


1 Glossaire établi par O. Nocaudie.