PHONÉTIQUE CORRECTIVE EN FLE
MÉTHODE VERBO-TONALE

LES RAISONS D'UNE PRONONCIATION DÉFECTUEUSE
EN LANGUE ÉTRANGÈRE


Dès qu'elles s'expriment oralement dans une langue étrangère, beaucoup de personnes sont en butte avec des problèmes de prononciation qui paraissent insolubles. Ces obstacles phonétiques révèlent souvent l'appartenance à la communauté linguistique d'origine.

Ces difficultés de prononciation sont normales. Il est certainement rassurant pour les professeurs comme pour les élèves d'apprendre, que les problèmes qu'ils rencontrent pour réaliser convenablement les bulle...sonorités d'une langue étrangère (L2) sont naturelles. Elles trouvent leurs origines dans un ensemble de phénomènes dont certains vont être expliqués dans ce 1er chapitre fondé sur le postulat suivant : si on prononce mal les sonorités d'une langue étrangère, c'est qu'au départ on les entend mal.

C'est sur ce principe que repose la méthode verbo-tonale d'intégration phonétique (MVT) faisant l'objet de la présente ressource numérique.

Cette séquence aborde les points suivants :

  • l'oreille et la perception des sons ;

    les raisons d'une prononciation défectueuse en langue étrangère ;

  • le principe de surdité phonologique et la métaphore du bulle...crible phonologique en L2 ;

  • l'explication de la surdité phonologique due au phénomène de perception catégorielle


1. l'oreille et la perception des sons.

Nous n'allons pas évoquer l'anatomie de l'oreille pas plus que nous n'expliquerons les mécanismes complexes du fonctionnement et de la bulle...perception de l'audition. Un site instructif pour le fonctionnement de l'oreille est disponible à l'adresse : http://www.cochlea.org/

Un portail intéressant car dirigeant vers maints sites consacrés à l'audition vue sous différents aspects est celui de http://bruckhof.pagesperso-orange.fr/liens/liensaudimpl.htm

Sur un plan théorique comme montré dans le schéma ci-après, l'oreille humaine perçoit les sons sur une bande de bulle...fréquences s'étendant de 16 Hertz à 16 000 Hertz (en abrégé Hz). Certains considèrent que des personnes dotées d'une ouïe très fine peuvent atteindre 20 000 Hz (les musiciens par exemple).

fréquences

Au delà de 16 000 Hz, l’oreille ne perçoit pas des sons appelé ultra sons que certains animaux peuvent capter. A titre d’exemple, les chiens et les chats entendent jusqu’à 35 000 Hz, les chauve-souris jusqu’à 120 000Hz !.. En deçà de 16 Hz, les infra sons ne sont pas non plus perçus par l’oreille humaine mais peuvent être corporellement ressentis, ce qui peut être précieux dans certaines rééducations orthophoniques (cf…).

La perception dans la gamme des fréquences audibles – de 16 à 16 000 Hz- est discontinue. Certaines bandes de fréquences peuvent ne pas être perçues, ceci est très variable d’un individu à l’autre. Chaque personne a son audition propre ce que des tests réalisés à partir d’audiogrammes (cf…) permettent d’établir. De façon générale, ceci n’affecte nullement le fonctionnement auditif car le cerveau opère en permanence des ajustements et des sélections. Beaucoup de personnes ont de ce fait une audition dite normale.

Les sons de parole sont captés sur une bande de fréquences plus limitée. Au tout début des années 50, à l’époque où Guberina jetait les fondements de la MVT, on considérait que tous les sons paroliers étaient perçus sur un éventail 300 Hz – 3 000 Hz correspondant à ce qu’on appelait à l’époque la bande passante du téléphone. La phrase clé était « Allo, qui est à l’appareil ? » car il était à l’époque impossible de reconnaître la voix de la personne qui appelait.

La zone de perception des sons de parole se situe dans une portion limitée. cf. DOC02

De façon très schématique, les sonorités parolières couvrent une plage fréquentielle comprise entre 70 Hz et 8 000 Hz. Certains sons appelés parfois « élémentaires » et sur lesquels nous reviendrons en ((cf…) peuvent être perçus aux alentours de 30 à 40 Hz. Les voyelles se situent dans une zone comprise grosso modo entre 250 Hz et 2 500 Hz, les consonnes entre 1 000 et 8 000 Hz pour certaines d’entre elles. La force sonore correspondant à l’intensité exprimée en décibels (dB) est également à prendre en compte. Les sons de parole ne sont pas perçus en dessous d’un certain seuil et procurent une sensation d’inconfort quand ils dépassent un certain niveau sonore.